20. N'abandonne pas ton cœur à la tristesse; chasse-la, te souvenant de ta fin.
21. Ne l'oublie pas : il n'y a point de retour; tu ne seras pas utile au mort, et tu feras du mal à toi-même.
22. Souviens-toi qu'à l'arrêt porté sur lui, le tien sera pareil : « Pour moi hier, pour toi aujourd'hui. »
23. Quand le mort repose, laisse reposer sa mémoire, et console-toi à son sujet, au départ de son esprit.
24. La sagesse du scribe s'acquiert à la faveur du loisir, et celui qui n'a pas à s'occuper d'affaires deviendra sage.
25. Comment deviendrait-il sage celui qui gouverne la charrue, dont l'ambition est de manier, en guise de lance, l'aiguillon; qui pousse ses bœufs et se mêle à leurs travaux, et ne sait discourir que des petits des taureaux?
26. Il met tout son cœur à tracer des sillons, un soin vigilant à procurer le fourrage à ses génisses.
27. Il en est de même de tout charpentier et constructeur, qui poursuivent leurs occupations la nuit comme le jour; de celui qui grave les empreintes des cachets : son application est de varier les figures; il met son cœur à reproduire le dessin, un soin vigilant à parfaire son ouvrage.
28. Tel est le forgeron assis près de son enclume, et considérant le fer encore brut; la vapeur du feu fait fondre ses chairs, et il tient bon contre la chaleur de la fournaise; le bruit du marteau assourdit son oreille, et son œil est fixé sur le modèle de l'ustensile. Il met son cœur à parfaire son œuvre, un soin vigilant à la polir dans la perfection.
29. Tel encore le potier assis à son ouvrage, et tournant la roue avec ses pieds : constamment il est en souci de son travail, et tous ses efforts tendent à fournir un certain nombre de vases.